Les contrats euros doivent garantir… moins.

Nous avons déjà parlé dans ce blog des craintes exprimées ces dernières semaines et mois par les assureurs vie en ce qui concerne le contrat en euro.

Ayant découvert récemment l’inéluctabilité des taux négatifs, conséquence naturelle, et prévisible de longue date, de l’émission monétaire débridée des banques centrales, certains vont désormais jusqu’à parler de supprimer les contrats en euros de leur gamme…

Ces réactions sont sans doute marquées de la volonté de montrer aux marchés que l’on va traiter le problème. On peut cependant parier qu’aux premiers bruits de chute du chiffre d’affaire, sans doute fort probable, résultant de ces déclarations définitives, on en viendra à des mesures plus raisonnables.

Au rang de celle-ci il y a évidemment l’aménagement de produits en euros afin qu’ils ne garantissent plus 100 % des primes versées, mais 90%, 80% ou tout autre chiffre. Cette solution a l’avantage de la simplicité puisqu’il s’agit seulement de modifier un ou deux articles des conditions générales. Elle permet aussi à l’assureur de retrouver des marges de manœuvre pour obtenir de meilleur rendements, puisque la contrainte pesant sur les gestionnaires diminue.

Ces solutions existent déjà sur le marché, avec des fonds ne garantissant qu’une part du capital versé.

Le taux négatif pose évidemment des problèmes de compréhension. L’analyse traditionnelle du taux comme indicateur de préférence pour le temps implique que le taux négatif indiquerait une préférence pour le futur (un euro de demain vaut plus) qui remplace la préférence pour le présent (un euro de demain vaut moins). Ce raisonnement est très contre-intuitif pour des générations dont la « normalité » était la préférence pour le présent. On n’a pas fini de tirer les conséquences de cette idée. Nous en reparlerons dans un prochain article.

Mais l’important est que les clients affrontent un monde (à mon avis déréglé par des banquiers centraux inconséquents, mais ce n’est pas le problème) où aujourd’hui vaut plus que demain. Ainsi garantir 90% de la valeur de leur épargne plutôt que 100 % est tout à fait logique. L’explication sera tout à fait évidente pour les épargnants le jour où les banquiers, pour les remercier de les avoir sauvés il y a dix ans, leur feront payer leurs dépôts.

Ainsi l’assureur doit-il proposer à ces clients en priorité non pas des contrats en unités de compte ou même des contrats euro-quelquechose, mais plutôt des contrats à garantie négative. Ce faisant il maintiendra sa vocation qui réside d’abord dans la garantie des engagements, fut-elle négative. Il maintiendra ainsi toutes les garanties du contrat euro, disponibilité, garantie, et sans doute rendement intéressant, évalué par rapport à un taux sans risque négatif.

Si cette solution simple n’est pas retenue on pourra en déduire que l’assureur vie poursuit peut être d’autres buts dans la mise en place de produits alternatifs à l’Euro?

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